À onze jours de l’élection présidentielle américaine, le pays est plus divisé que jamais, notamment sur la question du “wokisme”.Ceux qui adhèrent à ce courant de pensée se veulent progressistes, tandis que leurs opposants, proches de Trump, craignent que cette révolution culturelle ne tire un trait sur l’Histoire.Une équipe de TF1 est allée à la rencontre des deux camps en Californie et au Texas.
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Élection présidentielle américaine
Le “wokisme” fera-t-il élire Donald Trump ? Cette “bien-pensance” honnie par les conservateurs est née principalement sur les campus américains, à l’image de l’université de Berkeley en Californie, berceau des luttes contre les inégalités dans les années 60, et lieu de naissance d’expressions comme “politiquement correcte” ou “discrimination positive”. “Cette forme de liberté d’expression politique, on peut dire qu’elle est née ici, à Berkeley”, confirme Mark Zemelman, professeur de droit, dans le reportage du 20H de TF1 à retrouver en tête de cet article/
Mais dans l’Amérique ultra-polarisée de 2024, cette défense systématique du droit des minorités est devenue un repoussoir pour certains, notamment après les violentes manifestations pro-palestiniennes du printemps dernier, voire un étouffoir pour d’autres chantres de la liberté d’expression qui ont décidé eux de quitter la Californie. Tel Elon Musk, soutien indéfectible de Donald Trump , qui a déménagé le QG de la société X, ex-Twitter, direction le Texas, moins contaminé selon lui par la culture wok.
Il y a des livres inappropriés qui traitent de différents types de sexualité.Jennifer White, de l’association “Les mamans pour la liberté”
Pour s’en rendre compte, les envoyés spéciaux de TF1 se sont envolés vers cet État, solidement républicain, où ici aussi les affrontements idéologiques sont très vifs. À Round Rock, par exemple, le premier terrain de bataille, c’est l’école, avec des contenus scolaires qu’un groupe de parents trumpistes conteste régulièrement. “Il y a des livres inappropriés qui traitent de différents types de sexualité. Il y en a au lycée, j’en ai vu, ils parlent de gynécologie et ça ne leur pose pas de problème, d’homosexualité, de sexualité expérimentale”, détaille Jennifer White, de l’association “Les mamans pour la liberté”. “On n’y a pas accès, personne ne sait vraiment ce qui se passe à l’intérieur de l’école”, ajoute sa collègue.
L’école en question, c’est la Cedar Ridge School, où notre équipe s’est rendue. Ici, on réfute ces accusations. Le chef du district scolaire, Hafedh Azaiez, le certifie : quand une publication est contestée par les parents d’élèves, un comité étudie la question et donne, ou pas, raison aux plaignants. “Par exemple, quelqu’un peut avoir un problème avec un livre sur les LGBTQ. Quelqu’un pourrait dire : ‘je n’en veux pas’. Pour l’instant, ça n’est pas encore le cas, mais ça pourrait”, explique-t-il.
“Un éveil des consciences”
Direction maintenant le centre-ville d’Austin. Au cœur de la capitale texane se trouve la grande université publique de l’État, l’une des plus richement dotées des États-Unis. Treize prix Nobel en sont issus, tandis que 50.000 étudiants, venus du monde entier, s’y croisent entre les cours. Parmi les nombreuses formations dispensées, on peut trouver un centre d’études sur le genre et la sexualité par exemple. “Oui, on étudie ces questions sur le droit des personnes transgenres dans un cadre académique”, ndique iune élève. Et même ici, sur le campus, les débats politiques s’invitent.
Ammer Qaddumi est un leader étudiant qui s’est fait arrêter lors des manifestations contre la guerre à Gaza au printemps dernier, et il compte bien ne pas en rester là. “Notre mouvement de défense des Palestiniens s’aligne complètement sur d’autres luttes de défense des opprimés, asservis par des systèmes coloniaux, comme celles des communautés noires, hispaniques, amérindiennes. Oui, c’est woke dans le sens où c’est un éveil des consciences”, assure-t-il.
La première université anti-woke
Face à cet activisme, à quelques rues de là, une autre faculté, concurrente de la première, vient d’ouvrir. Il s’agit d’un établissement anti-woke, une première aux États-Unis. L’un des responsables, Curtis Guilbot, résume le projet, financé par des fonds privés : l’enseignement se veut, ici, non sectaire. “Les idéologies identitaires ont malheureusement investi le monde universitaire. Oui, c’est ce qu’on appelle le wokisme, et il s’agit surtout de protéger tel groupe ou tel autre groupe contre de supposées agressions. On ne peut pas dire ceci ou cela parce que c’est offensant. Tel mot est violent, mais les mots ne sont pas violents. Les mots ne sont que des mots”, insiste-t-il. Et le programme de cette toute nouvelle université, créée en réaction au wokisme, c’est “la recherche de la vérité sans peur”. Tout un symbole.
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Virginie FAUROUX | Reportage TF1 Michel Scott, Pierre Humez et Thomas Leroy
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Publish date : 2024-10-25 06:26:00
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