Les caisses incendiées d’un magasin Carrefour Market récemment incendié près de Fort-de-France, en Martinique, le 17 octobre 2024 / Philippe LOPEZ / AFP
« Nous on est en bout de chaîne, le dernier endroit où la personne sort sa carte bleue, son porte-monnaie », analyse jeudi auprès de l’AFP Sébastien Daire, pour qui le surcoût de l’alimentaire en Martinique s’explique essentiellement par le transport des marchandises.
C’est ce qu’il a plaidé mercredi, comme le reste de la grande distribution, lors du dernier volet de négociations qui a permis d’aboutir à un accord, signé entre l’Etat, la Collectivité territoriale de Martinique et les acteurs locaux, distributeurs et grossistes notamment.
C’est l’« accumulation » d’« efforts collectifs » contenus dans cet accord devant entrer en application en janvier 2025 qui permettra de faire baisser les prix sur 54 familles de produits les plus courants (pâtes, beurre, lait…), a vanté le préfet de Martinique.
La grande distribution, en particulier, a pris une série d’engagements, à commencer par le fait de « répercuter intégralement les économies de coûts générées » par l’accord.
Aux termes du document, les enseignes devront aussi « réduire les marges (…) à travers un gel des taux de marge ».
« Asphyxiés »
« Il y a un effort historique qui a été demandé aux distributeurs » alors qu’« on est l’opérateur qui a le moins de marge de manoeuvre dans toute la chaîne » d’approvisionnement, s’inquiète Sébastien Daire, franchisé dont l’activité est « en danger ».
« On va être asphyxiés. Un distributeur, quand ça tourne bien, il a 1% de résultat par rapport à son chiffre d’affaires », explique celui qui se dit « condamné à perdre de l’argent » en raison du coût « structurel » du transport vers l’île, où une « bouteille a triplé de prix à son arrivée sur le sol martiniquais, avant même qu’on ait fait de la marge ».

À l’intérieur du magasin Carrefour Market récemment incendié près de Fort-de-France, en Martinique, le 17 octobre 2024 / Philippe LOPEZ / AFP
Autant d’arguments qui n’ont pas ému le président de la Collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy, qui a ouvert le dernier volet de négociations par une diatribe contre la « profitation sur l’alimentaire » parmi les acteurs locaux, agaçant visiblement les distributeurs, dont aucun à l’exception de M. Daire n’a répondu aux sollicitations de l’AFP.
Le collectif à l’origine du mouvement de contestation, le RPPRAC, doute pour sa part de la sincérité du secteur dans sa promesse de répercuter les prix.
« Comment on s’assure que ça va vraiment baisser ? Il n’y aucune garantie », a souligné Gwladys Roger, une des leaders du mouvement, qui n’a pas signé l’accord en partie pour cette raison.
D’après le texte, des vérifications semestrielles sont prévues par l’Etat pour contrôler les « prix et (les) marges ».
Il faudra attendre plusieurs semestres avant que les magasins de Sébastien Daire rouvrent. Dans celui en désolation de Rivière-Salée, une seule chose est restée intacte, comme étonnée de n’être même pas couverte de poussière: le terminal de paiement, à la caisse.
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Publish date : 2024-10-17 21:37:00
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