Pillages, incendies, violences… Après une nuit de chaos en Martinique, le préfet a pris plusieurs mesures pour tenter de ramener le calme sur l’île. Depuis septembre, l’île antillaise est marquée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré en violences urbaines. Que s’est-il passé exactement ? Comment en est-on arrivé là et comment les autorités réagissent-elles ? On vous explique tout.
Que s’est-il passé ?
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par des pillages, des incendies et des violences qui ont fait 26 blessés chez les policiers et gendarmes. Pas moins de 400 véhicules ont été brûlés, un immense parking abritant des voitures neuves importées en Martinique étant notamment parti en fumée. A l’est de l’île, un homme a été tué par balle dans des circonstances encore obscures. De source proche du dossier, l’homme aurait été victime d’un règlement de comptes entre émeutiers.
Plus tôt, jeudi dans l’après-midi, plus d’une cinquantaine de personnes ont envahi la piste de l’aéroport de Fort-de-France, après des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles des centaines de CRS devaient arriver en Martinique par avion. De nombreux magasins ont également été pillés. « Les magasins sont cassés parce qu’on a cassé le portefeuille du peuple », a déclaré Rodrigue Petitot, président du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens).
Pourquoi ces violences urbaines ?
Ces violences ont pour point de départ des manifestations contre la vie chère. Le mouvement contre la vie chère a été lancé début septembre par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), qui exige un alignement sur l’Hexagone des prix des produits alimentaires.
Selon une étude de l’Insee publiée en 2023, les prix étaient 14 % plus élevés en Martinique qu’en France métropolitaine en 2022. Si l’on prend uniquement en compte l’alimentation, le chiffre s’élève à 40 %. La différence est particulièrement importante pour les produits laitiers, la viande, les fruits et les boissons non alcoolisées, selon l’institut statistique. Et dans l’île, la vie chère ne se limite pas à l’alimentation. Les services de communication, les loisirs, la culture et le logement coûtent également plus cher. Un problème d’autant plus important que la Martinique présente un taux de pauvreté proche de 27 %, contre 14,5 % dans l’Hexagone.
Comment les autorités réagissent-elles ?
Face aux violences, le préfet de la Martinique a décrété un couvre-feu de 21 heures à 5 heures jusqu’à lundi. Il a également interdit les rassemblements et les manifestations sur l’ensemble du territoire jusqu’à lundi. Les établissements scolaires resteront fermés pour le deuxième jour consécutif vendredi, a indiqué le rectorat de Martinique. Le CHU de la Martinique a annoncé jeudi le déclenchement d’un plan blanc au cours duquel des « déprogrammations d’actes opératoires ou de consultations sont organisées ». En outre, les pharmacies de l’île ont déclaré le même jour « ne plus être en mesure d’assurer le service d’urgence ». La préfecture a également décidé de fermer l’aéroport de l’île, jeudi en fin de journée. Trois vols ont été déroutés vers la Guadeloupe, ce qui concerne plus de 1.100 passagers.
Une sixième table ronde contre la vie chère est prévue à 15 heures ce vendredi avec les différents acteurs. Les cinq précédentes, réunissant le RPPRAC et les acteurs économiques, élus, services de l’Etat et la Collectivité territoriale de Martinique n’ont pas donné de résultat jugé satisfaisant par les protestataires.
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Publish date : 2024-10-10 19:05:00
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